La pifométrie arithmétique

Par Frédéric Chotard ancien capitaine au long cours et Professeur Émérite de Pifométrie Appliquée.

Vous me pardonnerez, j'en suis sûr, d'évoquer un élément dont l'absence dans les études publiées jusqu'ici me paraît fort regrettable. Il s'agit de la moitié, unité partitive que la pifométrie ne saurait éliminer du champ de ses recherches.

On observera que la moitié pifométrique se distingue de la moitié physique à travers les équations :

BM > 50% et PM < 50% où BM = "une bonne moitié" et PM = "une petite moitié"

On voit immédiatement l'intérêt de cette valeur, dont l'ampleur dépasse nettement la moitié physique, laquelle a besoin du complément exactement pour arriver à :

m = 50% où m vaut "la moitié exactement".

Par ailleurs, l'unité M seule recouvre en pifométrie un vaste champ, allant de 65% (limite supérieure de la BM) à 100%.

En effet, M est à la fois partitive et englobante, comme nous l'allons voir.

Quelques cas :

M = 65% (cf. "Elle est moitié mal foutue, ton armoire")

M = 70% (cf. "Mais il est moitié brûlé, ce gâteau!")

M = 100% (cf. "Non, mais t'es moitié con ou quoi?")

L'exemple précédent nous servira de transition pour aborder l'aspect le plus intéressant de la moitié, à savoir son contraire.

On posera :

Mx = x, ce qui revient à dire que le contraire d'une moitié pifométrique vaut une unité entière.

Cette équation, bien que complexe, se comprend et s'illustre par une expression courante :

"Lui, c'est pas la moitié d'un con." ,où "Lui" est un con fini.

Supposons en effet que x = un con.

Sa moitié pifométrique se posera :Mx, et son contraire (PAS la moitié de) : - Mx.

On obtiendra donc - Mx = x, que l'on pourra rapprocher de - mx = x (voir supra, où m = 50%), ce qui donne :

x = - x/2

On en arrive donc à une équation insoluble (1), ce qui confirme scientifiquement l'impression de l'insondabilité de la connerie.

Frédéric Chotard

On lira ci-dessous la démonstration de Cédric PERDEREAU qui prouve que cette équation est soluble pour x = 0.

Amené par un ami à étudier de près les problèmes que vous posez, je me suis penché sur la dernière équation de la pifométrie arithmétique dont vous parlez : x = -x/2, où x = un con.

Vous dites que cette équation est insoluble, je me permets d'objecter qu'il n'en est rien.

Prenons x=0. Nous obtenons 0 = -0/2, ce qui donne bien sûr 0=0. La démonstration est faite : non contents d'être cons, les cons sont nuls. Cela permet de mesurer l'étendue de l'unité de stupidité, "le nul", notamment "un gros nul".

 

Étude de la fonction "à moitié comme" proposée par M. Weedman

Tout d'abord, je tenais à signaler que j'ai trouvé dans la pifométrie une rigueur totalement absente de l'enseignement scientifique classique.

Grâce à la pifométrie, tout un chacun peut alors comprendre le monde dans toute sa complexité mais venons en au fait : un petit complément de pifométrie analytique s'impose.

En effet depuis peu, une nouvelle branche de la pifométrie vient de s'ouvrir, introduisant le concept de "à moitié" (rien à voir avec le vulgaire rationnel 1/2), "plus ou moins", "à peu de choses près".

Ces concepts, derrière leur évidente banalité suggèrent une incertitude évaluée de façon très précise. Ainsi plus besoin de développement limités, de transformées de fourriers et autres outils obsolètes, il suffira de dire " la fonction est à moitié comme x quand x est presque en 0". Vous remarquerez donc l'importance d'un tel outil dans la pifométrie moderne.

 

Christophe CHEVALLIER E.I.S.P., Expert International en Science Pifométrique, nous signale que nous nous sommes quelque peu embrouillés la plume dans nos produits scalaires pifométriques (voir basique).

C'est donc bien volontiers que nous publions sa démonstration avant de procéder au nécessaire toilettage du chapitre concerné .

On peut lire sur le site de l'ENSIP :

Règle 1 : Le produit d'une unité pifométrique par un scalaire quelconque égale l'unité pifométrique initiale.

On lit aussi :

LE BOUT DE TEMPS est une unité classique utilisée aussi bien pour décrire le passé que pour prévoir l'avenir. On peut devoir attendre un bout de temps ou évoquer un événement qui s'est produit il y a un bout de temps. Sous multiple le petit bout de temps et multiple le bon bout de temps.

Or si le produit d'une unité pifométrique par un scalaire quelconque égale l'unité pifométrique initiale (cf. règle 1) aucune grandeur ne peut avoir de multiple et a fortiori de sous-multiple différente d'elle même.

Ainsi le seul multiple du bout de temps est le bout de temps, et le seul sous-multiple du bout de temps est aussi le bout de temps. À moins qu'un petit bout de temps ne vaille un bout de temps, et alors il vaut aussi un bon bout de temps. CQFD.

Bref je dirai donc simplement que le lemme (1) suivant découle de cette démonstration :

Lemme 1 : Une seule et même grandeur peut être représentée identiquement par tous les multiples et sous-multiples d'une unité pifométrique de même dimension (temps, longueur...)

Le Lemme 1 vient compléter la règle 3 en la rendant plus générale

La Règle 3 : "Une unité pifométrique peut représenter des grandeurs différentes selon les individus et cela n'a aucune importance." devient la Règle 3' : "Une unité pifométrique peut représenter des grandeurs différentes pas seulement selon les individus mais dans l'absolu, par construction même de la théorie". (Ce qui n'a pas plus d'importance que précédemment pour la santé mentale des individus éventuellement concernés pourrait-on ajouter. NDLR)

La règle 3' implique la règle 3, aussi est-elle plus générale, donc plus puissante, si tant est que la notion de puissance ne soit pas une unité pifométrique ;-)

(1) Pour nos lecteurs peu au fait du Langage Mathématique, le lemme est une proposition préliminaire dont la démonstration facilite celle du théorème qui suit.

Christophe CHEVALLIER

P.S. : tout ceci soulève une question non résolue :

"comment est-il possible de se prendre autant la gueule sur des conneries ?"

Réponse de la rédaction : Cette dernière question a déjà de nombreuses fois fait l'objet de débats au sein de notre école et, de l'avis général, il semblerait bien que l'Homme ne serait jamais aussi grand que lorsqu'il s'attaque aux défis inutiles.