La Hune du 15 aôut 2015
JP
Loupp ingénieur pifométricien de la promotion 2006 nous signale une
unité de dénombrement qui n'a pas été répertoriée dans le cursus
pifométrique :
Je suis allé récemment
- à un spectacle
-à une manif
- à une réunion
- à un mariage
- à la messe
- etc.
Il y avait 2 pelés et (1,2,3) tondu(s).
Cette unité à multiples facettes n'a pas encore été répertoriée, à ma connaissance.
Analyse :
Après vérification il appert que cette unité de dénombrement ignorée par l'ENSIP
if a déjà été étudiée et le site
expressio.fr nous en dévoile l'origine.
Citation :
Expression : Trois (quatre) pelés et un tondu
Origine
Cette
expression contient deux informations sur lesquelles il faut se pencher
: le nombre de personnes est très réduit et ces personnes sont sans
intérêt.
Pour
ce qui est du nombre, la compréhension est facile : trois plus un font
quatre, ce qui est très peu pour un endroit ou une réunion où l'on
s'attend à trouver du monde.
Mais pourquoi ce dédain pour les pelés et le tondu ?
Avant
d'avancer dans l'explication, il est bon de savoir que Rabelais, au
XVIe siècle, utilisait "trois teigneux et un pelé" et que, si notre
expression est apparue à la fin du XVIIIe, on utilisait aussi avant
"trois tondus et un pelé", donc toujours des gens mal considérés.
En
ancien français, un pelé est, dans un sens métaphorique péjoratif, un
avare, une canaille, un miséreux, c'est-à-dire quelqu'un de peu
fréquentable.
A ces
sens, il faut aussi ajouter plus tard celui qui est pelé parce
qu'atteint de 'pelade', affection du cuir chevelu faisant craindre aux
autres, à tort, un risque de contamination.
Quant
au tondu, s'il l'était, c'est parce qu'il avait la teigne, dermatose
parasitaire du cuir chevelu (d'où les 'teigneux' de Rabelais).
Nous
avons donc affaire ici à des gens qui étaient considérés comme malsains
ou malpropres et ce sont eux qui ont été choisis autrefois pour, dans
notre expression, désigner des personnes sans intérêt, à éviter.
Mais
l'histoire ne dit pas pourquoi ce sont ceux-là et pas d'autres comme
les pestiférés, les cholériques ou, plus simplement, les pouilleux ou
autres 'morpionneux' qui ont été retenus.