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Mise à jour du 7 septembre 2010

Le courrier de l'ENSIPif

Cette rubrique a été remplacée en 2003 par "La Hune de l'ENSIPif".

Dates de mises à jour :

  1. 02 janvier 2000 "Le chouïa" par Laurent PINEAU
  2. 18 janvier 2000 "toujours le chouïa" par Daniel ROBILLARD
  3. 05 février 2001 "Calculs sur le con" par Cédric PERDEREAU
  4. 19 février 2001 "le cul de cheval" par Pierre RANSON
  5. 24 octobre 2001 "fonction à moitié comme" par WEEDMAN
  6. 17 avril 2002 "le trait" par Claire SIMON
  7. 20 avril 2002 "sécu alimentaire" par Michèle BONNET
  8. 9 juin 2002 "et des bananes" par Daniel FONDANECHE

 

Cher directeur de l'ENSIPif.

C'est avec un grand intérêt que j'ai lu votre étude sur les unités pifométriques.

Cette étude me semble complète... à un chouïa près...

Parce que justement, ils n'est pas fait mention d'unités comme le "chouïa", les "brouettes" (Comme dans "ça fait 100 balles et des brouettes"), unités devant dater de la crise des années 30 en Allemagne où il fallait presque transporter la monnaie, fortement dévaluée dans d'assez grands contenants...

Il y a justement, me semble-t'il, une illustration dans un quotidien de l'époque, où l'on voit une personne achetant son pain avec une brouette pleine de billets)

La définition de "chouïa" dans mon dictionnaire me semble d'ailleurs incomplète:

"chouïa adv. Fam. (Emploi nominal.) Un chouïa: un peu. Je reprendrais bien un chouïa de café. Je vais dormir un chouïa." (© Hachette Livre, 1998).

Il existe des multiples du chouïa : "j'en reprendrai bien un p'tit chouïa"

Par contre, il semblerait que la brouette, bien qu'elle semble être une unité assez grande, ne s'emploie qu'au pluriel.

Je ne suis pas, bien sûr, un spécialiste en la matière, et ne saurait vous apporter plus d'information sur le sujet, mais il m'a paru important de vous signaler ce état de fait.

Cordialement,

Laurent Pineau,

Pifologue Stagiaire

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Petite précision au sujet du mot chouïa

D'après un ami algérien il s'agit d'un mot d'arabe populaire (non littéraire) compris du Maghreb à l'Arabie qui signifie "peu", petite quantité.

Son utilisation en français est certainement ancienne car je me souviens que mon père l'utilisait dans les années 50.

Réponse du Directeur de l'ENSIP :

Je confirme cette signification du mot chouïa que j'ai moi même employé couramment au début des années 60 lors des voyages culturels de longue durée outre méditerranée qu'offrait à l'époque l'état français à tous les jeunes citoyens mâles en âge de quitter le cocon familial.

 

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Cher Directeur,

Amené par un ami à étudier de près les problèmes que vous posez, je me suis penché sur la dernière équation de la pifométrie arithmétique dont vous parlez : x = -x/2, où x = un con.

Vous dites que cette équation est insoluble, je me permets d'objecter qu'il n'en est rien.

Prenons x=0. Nous obtenons 0 = -0/2, ce qui donne bien sûr 0=0. La démonstration est faite : non contents d'être cons, les cons sont nuls. Cela permet de mesurer l'étendue de l'unité de stupidité, "le nul", notamment "un gros nul".

Merci.

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Cher Directeur, s'aviez vous qu'un cul de cheval est une unité de mesure toujours en vigueur ? 

Encore une preuve que de très vieux trucs conditionnent les aspects les plus modernes de notre vie.

La distance standard entre 2 rails de chemin de fer aux US est de 4 pieds et 8,5 pouces.

C'est un chiffre particulièrement bizarre.

Pourquoi cet écartement a-t-il été retenu?

Parce que les chemins de fer US ont été construits de la même façon qu'en Angleterre, par des ingénieurs anglais expatriés, qui ont pensé que c'était une bonne idée car ça permettait également d'utiliser des locomotives anglaises.

Pourquoi les anglais ont construit les leurs comme cela ?

Parce que les premières lignes de chemin de fer furent construites par les mêmes ingénieurs qui construisirent les tramways, et que cet écartement était alors utilisé.

Pourquoi ont-ils utilisé cet écartement ?

Parce que les personnes qui construisaient les tramways étaient les mêmes qui construisaient les chariots et qu'ils ont utilisé les mêmes méthodes et les mêmes outils.

Pourquoi les chariots utilisent un tel écartement ?

Et bien, parce que, partout en Europe et en Angleterre, les routes avaient déjà des ornières et un espacement différent aurait causé la rupture de l'essieu du chariot.

Pourquoi ces routes présentaient-elles des ornières ainsi espacées ?

Parce qu'elles datent du temps des Romains et furent construites par l'empire romain pour accélèrer le déploiement des légions romaines.

Pourquoi les romains ont-ils retenus cette dimension

Parce que les premiers chariots étaient des chariots de guerre romains.

Ces chariots étaient tirés par deux chevaux. Ces chevaux galopaient côte à côte et devaient être espacés suffisamment pour ne pas se géner. Afin d'assurer une meilleure stabilité du chariot, les roues ne devaient pas se trouver dans la continuité des empreintes de sabots laissées par les chevaux, et ne pas se trouver trop espacées pour ne pas causer d'accident lors du croisement de deux chariots.

Nous avons donc maintenant la réponse à notre question d'origine.

L'espacement des rails US (4 pieds et 8 pouces et demi) s'explique parce que 2000 ans auparavant, sur un autre continent, les chariots romains étaient construits en fonction de la dimension du cul des chevaux de guerre.

 

Et maintenant, la cerise sur le gâteau.

Il y a une extension intéressante de cette histoire concernant l'espacement des rails et l'arrière-train des chevaux.

Quand nous regardons la navette spatiale américaine sur son pas de tir, nous pouvons remarquer les deux réservoirs additionnels attachés au réservoir principal. C'est la société THIOKOL qui fabrique ces réservoirs additionnels dans une usine de l'UTAH. Les ingénieurs qui les ont conçus auraient bien aimés les faire un peu plus larges, mais ces réservoirs devaient êtres expédiés par train jusqu'au site de lancement.

La ligne de chemin de fer entre l'usine et Cap Canaveral emprunte un tunnel sous les montagnes rocheuses.

Les réservoirs additionnels devaient pouvoir passer sous ce tunnel.

Le tunnel est légèrement plus large que la voie de chemin de fer, et la voie de chemin de fer est à peu près aussi large que les arrières trains de deux chevaux.

Conclusion : une contrainte de conception du moyen de transport le plus avancé au monde est la largeur d'un cul de cheval.

Les spécifications et la bureaucratie vivront pour toujours.

Aussi, la prochaine fois que vous aurez des spécifications entre les mains et que vous vous demanderez quel cul de cheval les a inventées, vous vous serez peut-être posés la bonne question.

 

 

Tout d'abord, je tenais à signaler que j'ai trouvé dans la pifométrie une rigueur totalement absente de l'enseignement scientifique classique.

En effet grâce à la pifométrie, tout un chacun peut alors comprendre le monde dans toute sa complexité mais venons en au fait : un petit complément de pifométrie analytique s'impose.

En effet depuis peu, une nouvelle branche de la pifométrie vient de s'ouvrir, introduisant le concept de "à moitié" (rien à voir avec le vulgaire rationnel 1/2), "plus ou moins", "à peu de choses près".

Ces concepts, derrière leur évidente banalité suggèrent une incertitude évaluée de façon très précise. Ainsi plus besoin de développement limités, de transformées de fourriers et autres outils obsolètes, il suffira de dire " la fonction est à moitié comme x quand x est presque en 0". Vous remarquerez donc l'importance d'un tel outil dans la pifométrie moderne.

 

 

Bonjour cher directeur,

Merci à vous d'avoir enfin réhabilité cette science universelle ! Je découvre ce site avec beaucoup d'émotion.

Dans les unités de volume pifométriques qui sont répertoriés dans votre site, avez-vous pensé à inscrire le "trait". C'est un peu, certes, une unité culinaire : ne dit-on pas dans certaines recettes : "ajouter un trait de rhum" (sans que soit précisée la distance à laquelle se trouve le goulot de la bouteille par rapport au récipient, cette incertitude étant laissée "au jugé" de l'utilisateur).

De même, il est parfois aussi question d'ajouter "force" farine ou "force" lait ...

Je pense également, toujours dans les volumes, à "gros comme une maison", et au "gorgeon" qui constitue une mesure de capacité non négligeable !

Dans les unités de temps, avez-vous pensé à la "toute petite seconde" ?

Dans les unités de longueur, il y a aussi "à des milliers de kilomètres", "à des années lumière" ...

Ayant lu avec intérêt les échanges à propos du "chouia", je me mets à penser au le "pas bezef" (d'origine nord africaine également) qui est une sorte de de synonyme du chouia !

Amicalement

Claire Simon

 

La lecture d'un questionnaire sur la "Sécurité alimentaire et Packaging" a inspiré à Michèle BONNET le courrier suivant :

Peut-être pourriez-vous tirer partie de cette formidable étude en cours pour évaluer la pertinence d'une nouvelle unité pifométrique relative  la sécurité alimentaire  de type "sécu packaging" "sécu conditionnement" voire no "secure conditionnement" ou bien le "consom plus" versus " le consom pas" le "berk  caca pas secu "  version le "miam plus " Bref encore du "pain sur la planche" (vieille unité de mesure du travail en cours de réalisation)

 Michèle (abonnée de gazel )

 

Contribution à la contribution de Laurent Pineau :

Laurent Pineau a apporté une intéressante précision aux mesures de longueurs avec le "chouïa" et la "brouette". Il manque encore une unité fondamentale, que son dévoilement rend encore plus passionnant.

La banane est à la brouette, ce que la peau est aux manches.

"J'arrive à huit heures et des bananes." ( Ma sœur par téléphone, ayant oublié de préciser à quelle gare elle allait arriver.)

"Bananes" : n.m. pl. inv. (Robert métrique) (1)

Cette unité de mesure est incontestablement floue (Cf. logique du même nom) car "banane" et "peau" de la même banane ne sont pas de même longueur. Or, dans l'expression : " J'arrive à huit heures et des bananes", on ne sait pas à quoi il est fait référence :

- à la banane munie de sa peau

ou

- à la banane dans le plus simple appareil, autrement dénommée par Heisenberg "banane dévoilée'" dans son essai "Du principe d'incertitude appliqué à la banane."

Ergo, bien que solide dans son état natif, la banane est bien une unité floue.

Le problème se complexifie légèrement lorsque l'on se penche sur la "banane étalon" définie par la Commission de Bruxelles, celle qui peut être importée sans subir de taxation spéciale comme la banane de Californie, hors de l'étalon européen.

On ne parlera pas, non plus, de la variation de la taille de la banane en fonction du temps : ƒb.t = n qui, grâce à la seconde loi de la thermodynamique, nous renvoie à l'étude d'Heisenberg quoique la banane ne soit plus à son état natif, mais en train de passer de l'état solide à l'état "liquide et nauséabond". Dans un état intermédiaire, pâteux et brun-noire, la banane est encore utilisable comme unité de longueur, mais avec moult précautions. L'emploi de gants de ménage est alors fortement recommandé.

En ce 9 juin de l'an de grâce 2002

DF : un humble littéraire

Contribution à la contribution de Laurent Pineau

(1) Précisions du bibliothécaire de l'ENSIP : D'abord "bannanas (1598) le mot est emprunté au portugais "banana", probablement d'un mot bantou de Guinée. Le fruit a été apporté d'Afrique occidentale au Brésil par les Portugais.

La locution "peau de banane" a pris la valeur figurée de "procédé déloyal" basée sur le caractère glissant de la peau du fruit.