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Mise à jour du 17 novembre 2003 

Histoire du franc (Source B.N.F.)

Avant le franc, le ducat d'or (1356) :


Le franc disparaît sous Charles VI (1380-1422), remplacé par l'écu d'or à la couronne .

La reprise de la guerre de Cent ans s'accompagne de désordres monétaires qui s'aggravent après la défaire d'Azincourt en 1415. Quatre autorités frappent alors concurremment la monnaie : le roi de France, le roi d'Angleterre, notamment à Caen, le duc de Bourgogne, et le Dauphin réfugié à Bourges.

Le reconquête du royaume menée par Jeanne d'Arc permet à Charles VII (1422-1461) de restaurer son autorité politique et monétaire. À l'occasion d'une réévaluation, le roi frappe en 1423 un nouveau "franc à cheval" avec la volonté d'un retour à la bonne monnaie. Mais celui-ci cède une fois encore la place à l'écu d'or et disparaît pour 150 ans.

Il faut attendre 1575 pour qu'Henri III (1574-1589) crée un franc d'argent, appelé "franc blanc", avec, comme Charles V (1364-1380), l'ambition de faire correspondre monnaie de compte et monnaie réelle. Mais une déclaration royale en interdit la frappe dès 1586 : cette belle pièce, lourde de 14 grammes, est trop souvent rognée ! L'écu d'or au soleil, valant trois livres, devient alors la principale unité monétaire du royaume. 

Ne subsistent du franc que ses divisions : les demis et quarts de franc, frappés très irrégulièrement mais peu utilisés sous Henri IV (1589-1610). Après la profonde réforme monétaire engagée à la fin du règne de Louis XIII (1610-1643) qui crée le louis d'or, les derniers demis et quarts de franc sont frappés en 1641. Ils disparaissent au profit des séries fondées sur l'écu d'argent et il n'est plus émis de pièces libellées en "franc" jusqu'en 1793.

La monnaie du Grand Siècle et des Lumières repose sur le système louis-écu-liard. Diverses monnaies françaises et étrangères circulent en France lorsque Louis XIII décide de réformer le système monétaire en 1640

Grâce à l'afflux de l'or espagnol (le pistol) et au décri des espèces anciennes, le roi peut frapper une belle pièce d'or à laquelle il donne son prénom : le louis d'or. Le louis d'argent qui en découle est appelé "écu".

À partir de 1656, ce système homogène est complété par la monnaie de cuivre appelée "liard" (3 deniers tournois),

les doubles deniers et deniers de cuivre n'étant plus frappés .

Ce système perdure globalement jusqu'à la Révolution.

Après avoir totalement disparu du système monétaire français pendant plus de 150 ans, le franc revient à l'avant de la scène en 1793, dans le contexte de crise économique et politique de la Révolution. Le système monétaire français repose sur deux principales espèces stables depuis 1726 :

le louis d'or et l'écu d'argent .

Mais dès 1783, la situation générale du royaume et l'endettement de la monarchie sont tels que les pièces ne parviennent plus guère au trésor royal.

C'est à l'époque de la révolution que, dans un souci global de rationalisation, le système duodécimal (basé sur la douzaine) est abandonné au profit du système décimal (basé sur la dizaine). La livre est donc divisée en 10 décimes, le décime en 10 centimes. Bien que la production de pièces en métal précieux cesse à cause du cours forcé de l'assignat, la Convention redéfinit théoriquement la monnaie de la République en terme d'or et d'argent à 9/10 de métal fin. La pièce d'argent est dénommée la "Républicaine", celle d'or le "franc d'or". Paradoxalement, alors que l'inflation s'amplifie et que le flot d'assignats atteint 2 milliards début 1795, la Convention poursuit patiemment son travail normatif. La loi du 15 août 1795 définit le franc, divisé en 10 décimes de 10 centimes chacun, comme étant l'unité monétaire officielle de la République, plutôt que le louis d'or qui porte le prénom du roi déchu.

Entré en fonction le 26 octobre 1795, le Directoire, devant le nouvel échec du papier-monnaie dans l'expérience du mandat territorial, établit un change de 5 livres, 1 sou et 3 deniers pour 5 francs afin de rétablir une circulation plus intense des espèces métalliques. Cela, accompagné d'une avantageuse refonte des monnaies divisionnaires et un afflux de métal venant d'Italie après la campagne de Bonaparte permit à la circulation de monnaie métallique de subsister jusqu'à l'abolition du cours forcé du papier-monnaie, le 4 février 1797.

En 1803, le consul Bonaparte engage une réforme qui vise à mettre fin à l'anarchie de la circulation monétaire où se côtoient écus, louis d'or et pièces révolutionnaires de divers métaux. Les lois de germinal an XI fixent le système monétaire sur la base d'un franc d'argent dit "franc germinal".

Afin de supplanter l'ancien louis d'or royal encore en circulation, une pièce en or de 20 francs - le fameux "napoléon" - et une de 40 francs viennent compléter les monnaies d'argent de 5, 2 et 1 franc : sont frappés pour 500 millions en or et près de 900 millions en argent. C'est pourtant insuffisant. Le recours au papier-monnaie s'impose à nouveau, mais son émission est confiée à la Banque de France, récemment créée avec une réserve métallique permettant d'en maintenir le cours.

Dans ce contexte monétaire assaini, la nouvelle monnaie fiduciaire est mieux acceptée et prend progressivement son essor. Le franc germinal se révèle être une réussite. Il reste relativement stable malgré la valse des régimes politiques et perdure jusqu'en 1914.

Vers 1850, d'importantes mines d'or sont découvertes en Californie et en Australie. Le stock d'argent restant stable, le système bimétallique de germinal se trouve perturbé. Plusieurs pays abaissent le titre de leurs pièces d'argent de 900/1000 à 835/1000, ce qui entraîne l'exportation des pièces françaises au titre inchangé. À la faveur de l'exposition universelle de 1865, la France organise une conférence monétaire réunissant la Belgique, l'Italie, la Suisse, et bientôt la Grèce. De la Convention de Paris conclue le 23 décembre naît l'Union latine, première organisation monétaire internationale. Son principe repose sur l'uniformité monétaire des États membres. Les monnaies d'or de 100, 50, 20, 10 et 5 francs titrent à 900/1000. La pièce d'argent de 5 francs titre à 900/1000, celles de 2 et 1 francs, de 50 et 20 centimes titrent à 835/1000. Le montant des émissions est plafonné proportionnellement à la population des pays membres.

En 1867, Napoléon III convoque une nouvelle conférence monétaire réunissant cette fois une vingtaine d'États. Le principe de l'étalon or est choisi avec comme référence la pièce de 5 francs or. La convention de Vienne adopte le franc comme unité pour l'établissement des comptes internationaux en 1868 :

le franc germinal est devenu la monnaie commune d'une partie de l'Europe, bien avant l'euro !

Bien que sa création en 1360 ait marqué une période de redressement économique et politique de la France, le franc est par la suite très peu émis sous l'Ancien régime. Mais il demeure dans les esprits, le langage et le vocabulaire monétaire, ce qui permet à la Convention d'en faire aisément l'unité monétaire de la République.

 

Dénominations

Écus d'argent

Livres

Sous

Deniers

1 Louis d'or

4

24

1 Écu d'argent

1

6

192

1 Livre

1

20

240

1 Sou

1/20

1

12

1 Denier

1/12

1